Étudiante à Gobelins, l’école de l’image, Sarah Jacques a grandi au contact des arts. « Mon beau-père est peintre et ma mère était chanteuse d’opéra. Elle était vraiment habitée par son art, je pense qu’elle m’a transmis cette passion », précise-t-elle. Grande rêveuse depuis l’enfance, c’est grâce aux images qu’elle communique et partage aux autres les nuances de son propre monde. « J’aime explorer le flou, la déformation et les couleurs. J’écris souvent mes songes, j’essaie d’écouter mon inconscient et je garde en mémoire ces éléments imaginés pour les reproduire en créant des mises en scène. J’aime imaginer des créatures irréelles, comme des femmes poissons. Les corps, dans mes images, sont nus, à la fois pudiques et sensuels. J’aime y ajouter une dimension mystérieuse : est-ce que ces êtres volent ? Est-ce qu’ils flottent ? Je tente également de m’approcher d’un aspect pictural en jouant avec des matières, des tissus, des objets qui deviennent des filtres entre mon boîtier et mon sujet », raconte-t-elle. Fascinée par l’onirisme, l’autrice joue avec différentes notions et explore des thématiques aussi abstraites qu’universelles : la nature, le lâcher-prise, l’inconscient, l’amour, le trouble, l’impalpable, ou encore le paradis. Jouant avec la distorsion et les couleurs, elle façonne un monde fantaisiste où le champ des possibles ne cesse de s’étirer. Un univers inspiré par la douceur de Sarah Moon, d’Elina Kechicheva ou encore de Paul Rousteau.

texte de Lou Tsatsas